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Sommaire CANDIDE

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Vous ne le saviez pas??
Moi non plus!!!


La guirlande
Qui sait que le mot "guirlande" désignait au XVe siècle une couronne de métal précieux?
Au siècle suivant,le mot est devenu par extension un feston de fleurs ( non non pas un veston, un feston !! ) ou de feuillage, un cordon de papiers découpés ou coloriés!
Plus tard, le mot s'est appliqué à un reccueil de poésie, aux feuillets généralement agrémentés de fleurs.
Les verbes dérivés "guirlander","orner de guirlandes", et "enguirlander au sens "couvrir de guirlandes",ne s'emploient plus guère,sauf les ignares qui enguirlandent, qui a fait une bêtise sans en connaître le veritable sens!

Sapin
Saviez-vous aussi qu'un "sapin", en plus du sens botanique qu'on lui connaît,a désigné une poutre, une planche ( en argot), voir un plancher!
Son usage dans la fabrication des voitures au XVIIIe ( j'ai dis voitures, pas automobiles!!) lui a permis de désigner à l'époque un fiacre puis, par extension, au siècle dernier, un taxi!
Par allusion au cercueil fait de ce bois (Tient cela me rappel une histoire: c'est une Portugaise qui disait " Maintenant je suis endouille et mon mari est dans le cercouille!!), l'expression populaire "sentir le sapin" ( être près de mourir), qui pourtant remonte au XVIIe siècle, est encore vivante! (si je puis dire!)

Qui dort dîne!
Enfin, sachez maintenant que contrairement à une idée reçue, l'expression "qui dort dîne" ne signifie pas que le sommeil fait passer la faim!
Son origine vient de l'usage qui voulait que, autrefois, les voyageurs faisant halte dans un relais de poste pour y passer la nuit devaient obligatoirement y prendre un repas.
Sur l'enseigne de ces auberges était écrit: "Qui dort, dîne", autrement dit, qui veut dormir doit dîner!

Candide



Mélancolie!


Il y a des jours, comme ça, où je n'ai plus envie de rire ! Certains appellent la chose le bourdon, moi je dis mélancolie.
Aujourd'hui cela m'a pris, alors que nous cherchions des noisettes, en forêt, mon petit fils et moi!
Sur les noisetiers, l'inflorescence d'où naîtront un jour les fruits, s'appelle chaton. Si la botanique a retenue ce nom, c'est tout simplement parce que la chose, par sa forme, fait penser à la queue d'un chat. A quelle époque le mot a-t-il été usité, l'Histoire ne le dit pas, pas plus d'ailleurs, qu'elle ne nous éclaire sur l'apparition du nom actuel de l'arbuste dans la langue Française. Mais elle nous apprend qu'en latin le noisetier était le Corgylus, et même le Corgylus Avellana.
On ne voit pas bien comment Corgylus a été décliné en noisetier, mais Avellena nous semble plus clair, puisque certaines variétés de noisetiers sont appelées "aveliniers". Là au moins, on retrouve une consonance. Les aveliniers donnent des noisettes plus grosses que le noisetier commun! Dire quel est le standard de la taille d'une noisette, je ne m'avancerais pas beaucoup, pourtant je connaissais un singe au zoo qui..........mais c'est une autre histoire!
C'est l'automne, et c'est le temps des noisettes ! On les trouvait dans les haies et chez nous dans les boqueteaux rachitiques poussant sur les friches au sol argilo-calcaire.
Au temps des friches, les jeunes filles et les adolescents y gardaient les vaches, ce qui bien sûr ne se conçoit plus aujourd'hui. Les demoiselles sont dans les collèges et les lycées, les prairies ont été pourvues de solides barbelés. Au temps des friches, les garçons, en cette saison, se fourvoyaient dans les buissons et rapportaient des noisettes à leurs compagnes. C'était de l'amitié et nul à ce propos n'aurait pensé à de la galanterie, ce qui en était pourtant.
Les demoiselles souriaient, leur regard s'allumait, elles remerciaient et les gars éprouvaient un petit coup de chaud au coeur. Les adolescents d'aujourd'hui ne savent pas ce que le progrès leur a enlevé !trouvent-ils des compensations?
Elles ont évidemment changé de nature.
Les noisetiers, les noisettes........Les Anciens, Théophraste, Virgile et les autres en parlaient déjà.
Le noisetier, au Moyen-âge, ornait les parcs des châteaux et peut-être que les chevaliers en rapportaient les fruits à leurs dames. Rien donc pendant longtemps n'a été nouveaux sous le soleil. On dit pourtant que l'amour courtois a disparu et le regroupement des terres avec ses effets secondaire et aujourd'hui la scolarité prolongée, ont retiré certaines douceurs aux adolescences paysannes.
La noisette, ou les feuilles de noisetiers, possédaient nombres de vertus dans la médecine empirique, mais aussi certains inconvénients. Manger trop de noisettes, par exemple, provoquait la dysenterie. Pour un certain Matthiole, au XVIe siècle, " La cendre de noisette mêlée à de la graisse d'ours, faisait repousser les cheveux des chauves"
L'ours aujourd'hui et hélas pour les calvitiens (je ne sais pas si le mot existe, mais je trouve qu'il sonne très bien !) est une espèce protégées, quand aux cheveux, par les temps qui courent, il vaut mieux ne pas trop en avoir, cela évite de s'en faire !!