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« Tout serait pour le mieux dans le meilleur des monde », comme le prétendait mon géniteur Voltaire, si le Créateur dans son infinie sagesse avait pensé à nous créer tous à la même image et de la même couleur de peau. Vert par exemple (j'adore le vert!!
Le vert j'ai dit?!! et non le verre!!) Hélas, il ne l'a pas fait. Il avait certainement
ses raisons. Nous tester peut être!
Il est vrai que sur cette planète, l'homme se serait senti mal à l'aise, « Comment? on voisin me ressemble, à moi!! » (Pléonasme volontaire, l'homme, intelligent, fait plein de pléonasmes quand il s'exprime ne serait-ce que pour marquer sa différence.), et il aurait très rapidement joué avec les nuances, vert clair, vert mitigé, vert foncé!!!
Cela en vient à me remémorer une petite anecdote pleine de bon sens.
« C'est un conducteur de bus scolaire qui du lundi au vendredi transporte des enfants à leurs écoles. Il y en a de toutes les couleurs, des blancs, des noirs, des jaunes et même des mitigés (Les métisses!! Bourrique!), et tous les jours de la semaine, c'est la même histoire, il est obligé de sévir pour trouver le calme dans son bus, tout ce petit monde bariolé étant en guerre continuelle, des entré dans l'autocar.
Un jour il les rassemble tous et leur tint ce langage: « A partir d'aujourd'hui, vous êtes tous bleus, donc plus besoin de se battre, il n'y a plus de blancs, de noirs, de jaunes ou de mitigés, vous êtes tous pareil !! », et il démarre son véhicule, sûr d'avoir trouvé la solution.
Hélas quelques minutes après il est obligé de stopper son bus et de faire, ce qu'il faisait tous les autres jours de la semaine en rouspétant ; « Bon !! Cela suffit maintenant, les bleus clairs, devant, les bleus mitigés, au milieu, et les bleus foncés à l'arrière. »
La vie sur cette terre est ainsi mal faite. Et pourtant!
Lorsque je poursuivais mes études, j'étais interne dans un lycée en Allemagne ou, une large majorité des élèves étaient issus de familles dont un des parents était militaire ou travaillait pour l'Armée.
Le brassage des cultures était très cosmopolite, mais jamais je n'ai vue ou entendu une allusion quelconque à la couleur de notre peau ou a notre pays d'origine!
C'était les années 50/60 certainement les plus belles.
Je m'étais pris d'amitié avec un potache dont les parents étaient originaires du Sénégal et lui avais une certaine fierté à dire qu'il était d'origine Peul.
Nous avions les mêmes goûts pour la nature, la musique, la lecture et une passion commune pour le rugby. Nous prétendions tout deux que le rugby était le sport des gens cultivés. Nous mordions la vie à pleines dents, nous avions 17 ans, les filles nous remarquaient, et plus d'une auraient craqué pour mon copain si ce n'était la couleur de sa peau. Il était d'un beau noir d'ébène.
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Comme nous n'étions libre que le samedi et dimanche pour retourner dans nos foyers, il arrivait souvent que François, c'était son prénom, vienne chez moi profiter des deux jours de repos, ses parents étant cantonnés au fin fond de l'Allemagne!
Le samedi soir nous nous rendions dans une petite boite de nuit, fréquentée en particulier par la jeunesse Française du cru, mais ouverte à tout le monde, sans distinctions.
La première fois ou j'ai amené François dans ce lieu, j'ai bien senti et remarqué qu'il était inquiet.
Alors que nous étions assis au bar, à un moment donné, après avoir fait un tour d'horizon de la salle, François s'est penché discrètement vers moi, pour ne pas être entendu du serveur, un ami , qui nous taillait une bavette sur l'ambiance du lieu, et m'a dit: « Dit J.C !! Je crois que je suis le seul noir là dedans ». Je me suis retourné sur mon tabouret pour jeter aussi un coup d'oeil dans la salle, et avec un petit sourire j'ai demandé au serveur « Dis voir Benfica (Il
était d'origine Portugaise) tu as remarqué un noir ici?? » Il m'a regardé avec un grand sourire complice et a dit tout de go « Non pas vu de noir ici ce soir ».
Ce fut une belle soirée ! C'est dans cet établissement qu'un beau jour mon copain a fait
la connaissance de celle qui est devenue sa femme. Une belle fille blonde et pulpeuse originaire de Normandie.
Elle lui a donné trois beaux garçons mitigés et je suis le parrain du premier.
Le jour de ses 18 ans j'ai été invité chez lui, à Weiden, près de la frontière Tchécoslovaque. C'était au mois d'Août, lui était du 17 et moi du 11. Nous étions fin près à nous engager dans l'armée. Quand je suis arrivé chez lui, je n'ai pu m'empêcher de m'exclamer en riant « Mais je suis le seul blanc là- dedans!! ». Il m'a regardé en riant et a répliqué en regardant les membres de sa famille «Ou as-tu vu un blanc ici!! » et il a rapidement ajouté « Ne t'inquiète pas j'en ai invité plusieurs, mais ne leur dis pas que tu en est un » Nous sommes resté continuellement en contact, quelque soit le lieu ou les obligations de la vie professionnelle nous ont parachuté.
Nos enfants sont devenus amis et maintenant nos petits enfants. Nous prenons chaque occasion de nous rencontrer à bras le corps. Ce sont des journées de joie intense. Nous nous baladons
souvent ensemble et depuis quelque temps je dois avouer que souvent, dans la rue, j'ai honte pour lui, mais lui aussi éprouve quelque fois de la honte pour moi! Nous ne faisons aucun commentaire, après tout on s'en fiche !
Serions nous d'une espèce rare au milieu d'imbéciles ?......J'espère me tromper !!
Candide
NDLR: Candide m'a fait la confidence qu'il a écrit ce texte après un coup de déprime avec tout ce que l'on entend aujourd'hui sur le racisme et ses dérivés
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