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Rubrique mots et expressions : première partie


J'ai regardé un jour l'émission « Qui veut gagner des millions » réservée aux titulaires du baccalauréat, cru 2002.
J'ai été effaré d'apprendre qu'il pouvait y avoir confusion entre le fleuve Niagara et un désert, que le port d'Odessa aurait pu se situer en Pologne et que Jean-Jacques Rousseau aurait écrit le Contrat Moral au détriment du Social  et j'en passe des vertes et des pas mûres!
Aussi ais-je décidé d'enrichir votre potentiel intellectuel, fidèles lecteurs, en mettant à votre disposition la rubrique « Mots et expressions » afin que vous soyez apte à répondre si vous participez à un jeu quelconque. Voila on commence.

Avoir maille à partir : partir signifiait à l'origine partager, et la maille était une piécette de cuivre d'infime valeur, valant un demi-denier, soit un vingt-quatrième de sou. C'était la pièce que les bourgeois jetaient, à la sortie de l'église, aux pauvres, qui se battaient pour se la partager.

L'argent n'a pas d'odeur : l'expression remonterait à l'Empereur romain Vespasien, qui avait instauré une taxe sur les urines. Devant les reproches de son fils, il l'aurait justifié en employant cette sentence.

Être plein aux as : voici une expression beaucoup plus récente, du temps où l'on jouait au poker d'as avec cinq dés spécifiques, sur lesquels figuraient les 10, valets dames, rois et as.
Qui tirait les cinq as, appelé le plein d'as, emportait évidement la mise.

Ficelé comme l'as de pique : se référait aux croupions de poulets, présentés à la vitrine des volaillers, et arborant la silhouette de l'as de pique.

Pactole : nom venu de celui d'une rivière mythique de Lydie, qui aurait roulé des paillettes d'or.


Livre : nos ancêtres comptaient l'argent en livre, du fait que certaines pièces de monnaies d'or, à l'origine, avaient pesé ce poids.

Sous : pluriel de sol, désignait à l'origine une monnaies de valeur fixe, et donc solide, avec laquelle on soudoyait, c'est-à-dire que l'on payait la solde des soudards, qui deviendront...nos soldats. Il fallait 20 sous pour faire une livre.
A remarquer que le mot soudard était aussi employé pour désigner les pilleurs et violeurs de l'époque, ce que faisaient agréablement ces braves soldats.

Fric : mot argot apparu au XIX siècle pour désigner ce qui permettait de payer le fricot, morceau de viande fricassée.

Pognon : ce mot viendrait du nom de l'employé chargé de distribuer la paye des ouvriers des usines Schneider du Creusot qui disaient à chaque quinzaine «allons toucher notre Pognon».
 

Remarques de Candide:

La rubrique «Mots et Expressions» ne fait que commencer et va s'enrichir au fur et à mesure de mes recherches. Etant donné que cela risque de créer un centre de documentation riche en mots et expression non usuelles mais très recherchées, je prierais les personnes qui seraient tentée d'utiliser ce centre pour se présenter à «Qui veut gagner des millions» de penser à m'accorder un pourcentage de leurs gains, sachant que je surveillerais tout cela de très près par le biais de la Télévision! Dont acte!

Candide (à suivre...)